Bonjour à toutes et tous,
après cette belle journée avec Ludovic Bouquin le 10 mars dernier, vous êtes conviés au prochain rendez-vous à la librairie, le vendredi 24 mars à 19h00 pour une présentation du dernier ouvrage du parrain de L’Escapade, Didier Bourda « Le fossé Macinante » qui vient de paraître aux éditions Lanskine.
Le fossé macinante à Florence parcourt la partie occidentale de la ville.
Il est un canal de dérivation de l’Arno dont il se détache tout près de la Pescaia di Santa Rosa, à trois rues de cloître du couvent dominicain de Santa Maria Novella, où, en 1449, Paolo Uccello a inventé la perspective et peint les eaux verdâtres du «Déluge»
On voit dans cette scène l’un des géants du Déluge porter autour du cou un étrange objet appelé mazzocchio, un anneau polyédrique – un tore – décoré d’un damier.
L’artiste du Quattrocento y traduit une part du compromis entre la science et l’art, la recherche mathématique de la perspective en harmonie avec les sentiments et la beauté.Le désastre de la scène peinte et cette pure figure géométrique ont inspiré à Didier Bourda une méthode, une cosa mentale, une fiction structurante qui lui permet de rassembler des éléments hétéroclites qui entrent dans la composition du texte.
Cette pluralité des sources dans un texte fonctionnant par strates était déjà présente dans son dernier livre « Galerie Montagnaise », paru aux mêmes éditions Lanskine, avec toujours un travail réflexif sur le travail poétique lui-même. On parle italien, latin, hébreu, dans cette suite poétique qui va quasiment sans majuscule, ni virgule ni point.
On y fréquente aussi des manuscrits bibliques, une déchèterie, le petit monde des bouchers et des équarisseurs, ainsi que le jardin en damier d’un moine dominicain de Santa Maria Novella. Tant il s’agit ici d’être attentif au soin qui peut être prodigué par l’écriture. Peut- être plus encore que les eaux vertes du canal, c’est elle – la poésie – qui semble fouir ici le ventre de nos villes.
Didier Bourda lira des extraits de son livre à l’occasion d’un échange avec Emmanuel Beau, enseignant d’arts plastiques, plus enclin à poser des questions et ouvrir des possibilités qu’à clore la discussion en donnant des réponses définitives : « Laissons-nous aller, dit-il, à quelques remarques sur la représentation, notamment d’un objet étrange, ici autour d’un cou, là coiffant une figure. Ut pictura poesis : pour porter un jugement sur la poésie, il faut comme on le fait pour un tableau, prendre du recul et voir de loin l’ensemble. Ou comment le chemin tracé par Uccello porte en lui la volonté de nous guider au travers de notre propre réalité. »
Une fois n’est pas coutume, un chapeau tournera à l’issue de la soirée pour dédommager les deux auteurs.
Ce projet qui s’inscrit dans la continuité du festival « Poésie dans les chais » viendra clôturer la quinzaine du Printemps des Poètes, organisée et coordonnée à Oloron et Lasseube par Livres sans frontières qui accueillera notamment la poétesse Nour Cadour. (télécharger le programme complet).
La poésie fera une incursion complémentaire le samedi 08 avril avec l’haïtien James Noël à 11h00 (plus d’infos à venir)
Je vous en parlerai plus avant dans la prochaine lettre d’infos, mais je vous attends également nombreuses et nombreux le vendredi 7 avril à 18h00 pour la rencontre avec Maylis Adhémar pour son second roman « La grande ourse » paru aux éditions Stock en janvier (je vous en ai déjà parlé ici)
Retrouvez les dernières chroniques sur Radio Oloron pour des suggestions de lectures : 22 février et 08 mars
Pour clore ce billet dominical, je vous invite à lire la lettre adressée au Président de la République par le Syndicat de la Librairie Française suite à la remise, en toute discrétion, de la Légion d’honneur à Jeff Bezos, fondateur et président d’Amazon, le 16 février dernier.
Enfin, je vous confirme que j’irai manifester à nouveau contre la réforme des retraites et ses conséquences dans les rues de Pau le matin du mercredi 15 mars : en conséquence, la librairie ouvrira à 14h30 ce jour-là.
Bonne semaine
Cédric